Nous faisons partie du quartier européen, mais quelque peu excentré par rapport à la carte « Quartier Européen » tel qu’il est repris dans les plans de la Région. Notre volonté est de redynamiser ce quartier européen par le biais de mesures que nous supportons comme la réduction des espaces de bureaux au profit du logement, le réaménagement du trafic automobile, la création d’ilot de verdure, la gestion de l’espace perçu comme un ensemble et non une juxtaposition de projets immobiliers.

Un patrimoine vivant à préserver
Notre quartier est différent, avec des besoins spécifiques. Il est articulé autour des squares et a conservé les alignements de façades typiquement bruxellois. Malgré la pause Covid, il est encore fréquent de voir des touristes photographier ces enfilades de maisons mais aussi remarquer des détails que nous avons cessé de voir comme les boîtes aux lettres, poignées de porte, corniches en encorbellement, etc. C’est aussi un habitat bien adapté aux besoins des familles vu la taille des maisons, les jardinets, la proximité des écoles, terrains de sport et transports publics.
Un cadre de vie à préserver
Tout cela est fragile. Nous ne sommes pas dans un quartier dit ‘défavorisé’ même si, comme partout dans la ville, les habitants se plaignent de l’insécurité, de la saleté, du bruit, tous croissants. Le Comité du Quartier européen de la Ville de Bruxelles – GAQ – relaie les remarques, les craintes, les réponses des autorités et le nouveau Conseil d’Administration va amplifier ces interactions, dans la continuité de ce qui a été fait par les Conseils d’Administration qui se sont succédé depuis 1982.

Une pression immobilière constante
Fragile donc parce que la plupart des maisons mises en vente, et elles sont nombreuses depuis quelques années, sont affichées non plus comme ‘maison à vendre, autant de chambres, autant de m2 » mais directement comme ‘maison de rapport, possibilité de 3 ou 4 appartements’. Les demandes de permis émanent parfois de particuliers, mais la plupart sont des sociétés qui visent la rentabilité immédiate et une « densification ». Elles connaissent les ficelles du jeu – par exemple s’inscrire dans la volonté politique et des habitants de remettre du logement dans les bureaux. Mais le but est la rentabilité à court terme, qui implique des travaux différents de ceux qui s’installent chez eux. On peut citer les massacres de façades, corniches, balcons, portes ‘modernes’ sans parler de ce qu’un entrepreneur qualifiait récemment de « massacre » à l’intérieur des maisons : retrait des moulures, des cheminées en marbre, des vitraux etc.
La dernière mode consiste à prendre sur les jardins pour approfondir les étages inférieurs et installer des terrasses. Et à ajouter un étage ou demi-étage sous le toit, rompant ainsi avec l’alignement typique du quartier. Certains travaux se sont très discrètement – administrativement, pas en termes de bruit de chantiers– sauf si on s’en réfère au bruit engendré par les rénovations. D’autres introduisent directement une demande de régularisation.
Le Comité de quartier va donc concentrer son énergie sur ces points
Attirer l’attention des autorités et des candidats aux élections sur la valeur touristique d’un quartier où alternent quelques bijoux Art Nouveau, maisons typiquement bruxelloises, horreurs des années de la bruxellisation désormais intégrées dans nos rues.
Demander que les directives et législations existantes soient respectées et que les travaux sans permis soient sanctionnés – amendes, refus de mettre en location, remise en état. Cela réduit la rentabilité.
Questionner l’argument selon lequel la Ville a besoin de densifier l’habitat : ces petits logements, parfois une seule pièce, équipés à la hâte sont souvent des lieux de transit, que les jeunes couples fuient à la première grossesse. Ils participent à la disparition de la cohésion sociale, le sentiment d’habiter son quartier, avec ses voisins, ses commerces, que notre Comité a toujours voulu défendre.

Rendez-vous le 5 septembre pour notre première réunion mensuelle
Publié le : 30 Août 2023