“Goodmove.brussels”: Plan Régional de Mobilité (PRM)

Publié le : 13 Juin 2019

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Dans le contexte de “l’évaporation de trafic”, il est intéressant à noter deux faits:

1) Selon des recherches récentes, les embouteillages à Bruxelles ne diminuent pas, mais sont en croissance: http://inrix.com/scorecard/
Dans la liste de 200 métropoles analysés pour la durée de temps perdu en embouteillages, Bruxelles figure sur place 154 (une place pire que l’année précédente, avec 195 heures perdus en moyen par navetteur par an.
Aussi intéressant: vitesse moyenne pour la dernière ligue: 7mph ~ 12km/h. Et ils ne veulent pas une limite de 50kmh (pour que les navetteurs puissent rattraper du temps dans les rues résidentielles?)

2) Selon la DH.be (“Pourquoi l’Etat devrait-il subventionner les embouteillages et le carburant ?”) le pourcentage de voitures de société dans le parc auto en Belgique à évolué de 14,4% en 2013 à 16,5% en 2018 (si j’ai bien calculé, presque un million de voitures de société …).
Malheureusement, ils ne mettent ces chiffres pas en relation avec des chiffres totales.
Pour commencer à résoudre ces problèmes, le Fédéral doit sortir de cette folie de la voiture de société tout de suite (comme ont déjà fait plusieurs pays limitrophes)!


GoodMove – réaction du GAQ

Le GAQ, Comité du Quartier Européen, est très concerné par la proposition du futur plan de mobilité régionale, dénommé GoodMove. Vu que notre quartier abrite plusieurs nœuds multimodaux et plusieurs grandes voies d’accès au centre de Bruxelles et qu’il est par ailleurs considéré comme une des zones de développement dans le PRDD, devant faire l’objet d’un PAD (pour la Rue de la Loi), nous avons élaboré les commentaires suivants avec nos membres.

Il nous faut dès l’abord préciser que la consultation de tous les détails de GoodMove n’est pas possible sur le site dédié à l’enquête publique.

Le GAQ déplore l’absence d’une communication plus ciblée et d’un dialogue continu axée sur les citoyens et sur des associations de quartier comme la nôtre. Une telle cocréation au préalable ne serait pas seulement une démonstration d’une politique démocratique, mais pourrait bénéficier de l’expertise conjointe des membres de notre comité, utilisateurs experts des quartiers, pour identifier et adresser des craintes générales sur les effets d’un tel plan. Dans l’état actuel, il nous parait que les conséquences du plan ne sont pas assez étudiées (voir à ce sujet les commentaires d’IEB et du BRAL que nous partageons). Ceci concerne aussi les flux de trafic (de toutes sortes  : poids lourds, voitures, vélos, vélos-cargo…). De toute manière, nous demandons une participation citoyenne à la concrétisation des plans de mobilité communaux.

Le paradigme novateur de GoodMove – apaiser le trafic dans les quartiers et réduire la pression des véhicules de transit – ne se fera pas sans certaines mesures de levier indispensables. Celles-ci doivent être mises en avant comme telles, notamment en termes de timing et de budget : l’arrêt du trafic de transit en dehors de la ville, la tarification routière, accords inter-Régionaux, RER, amélioration des transports publics entre ville et province, ainsi que la co-construction de plans communaux de mobilité et un accompagnement renforcé des communes et des trois Régions. Pour l’instant la lecture du document donne l’impression de certaines bonnes idées, mais des mesures trop timides pour l’ambition et très étalées dans le temps, parfois sans quantification claire. Un plan clair de la mise en œuvre est manquant.

Dans ce contexte, le GAQ confirme sa position contre les autoroutes urbaines  :

  1. En demandant que la Rue de la Loi soit diminuée d’une bande (pour en avoir trois), pour faire de la place aux flux importants de piétons et cyclistes sur cet axe. Cela implique que le volume de trafic (principalement des navetteurs) ait pu être maitrisé par des mesures efficaces prises en amont de notre quartier, voire de la Région.  Avec des mesures accompagnantes (par exemple un plan boucles) pour éviter que le trafic ne trouve des alternatives via les quartiers résidentiels. D’autres plans parlent de boulevards urbains où la qualité de la vie pour les habitants et utilisateurs prime. Ce qui semble oublié dans le Plan Good Move qui reprend les Rues Belliard, de la Loi et l’Avenue Cortenbergh en tant que grandes artères d’accès à Bruxelles. Notre quartier souffre déjà actuellement de la congestion du trafic, au niveau de l’Avenue Cortenbergh et de la Rue de la Loi qui absorbent une grande partie du trafic des navetteurs rentrants à Bruxelles. Ces avenues, d’après vos plans, devraient devenir des axes ‘Plus’, soit, en réalité, rester des axes de pénétration comme ils le sont déjà de nos jours. 
  2. En marquant son désaccord sur le double sens envisagé sur l’Avenue de la Joyeuse Entrée, sur sa partie entre l’Avenue Cortenbergh et la Rue de la Loi. En effet, il semblerait que le plan GoodMove prévoit pour l’Avenue de la Joyeuse Entrée un statut d’axe de pénétration en ville pour les navetteurs motorisés (axe ‘confort’). Or, cette avenue est aujourd’hui à sens unique.
  3. Nous en déduisons que le plan veut transformer une rue résidentielle, qui longe un des parcs parmi les plus importants de Bruxelles et qui est déjà menacé par le passage du tunnel du Cinquantenaire, en une autoroute urbaine, comme l’Avenue Cortenbergh. Nous invitonsles autorités régionales à plus de considération environnementale pour le Parc du Cinquantenaire, véritable lieu de ressourcement citoyen. Alors que votre administration parle de sanctuarisation des zones vertes, de zones apaisées, de réduction du bruit et bien entendu de la pollution. Pourquoi donc porter atteinte aux riverains de l’avenue de la Joyeuse Entrée, au Parc du Cinquantenaire, à sa flore, à sa faune et à ses utilisateurs ?

Good Move propose la création de magistrales piétonnières et d’un réseau vélo plus. Même si ces propositions sont louables en soi, ces voies royales sont insuffisantes et ne répondront pas au besoin de mobilité de tous, y compris les personnes à mobilité réduite. Une politique beaucoup plus claire et quantifiée en faveur de pistes cyclables de qualité et de voies piétonnes de qualité partout devrait être prioritaire.        
Parenthèse dans ce contexte : il faut éviter systématiquement que les fournisseurs de services (téléphonie, électricité, gaz, etc.) ouvrent des trottoirs pour les abandonner en piètre état – il doit y avoir des règlements opposables pour que cela cesse et se transforme en opportunité d’améliorer l’infrastructure.

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